Éviter les pertes par lessivage
La forme nitrique est entièrement présente dans la solution et n'est pas retenue par le sol. En période de croissance active la plante est capable d'absorber l'azote dans les jours qui suivent l'apport.
La moutarde et la phacélie sont semées en interculture pour piéger le nitrate présent dans le sol à l'automne (CIPAN) |
De fortes pluies succédant à un apport peuvent faire descendre la forme nitrique en dessous de la zone racinaire et entraînent un lessivage en cas de saturation en eau du sol. Ces unités sont perdues pour la plante. L'entraînement de l'azote nitrique dans l'eau contribue à l'enrichissement du milieu naturel en nutriments. Les programmes d'action définis dans les zones vulnérables en application de la directive nitrate CE/91/676 (5) comportent des règles précises dans chaque département concernant l'usage de l'azote tant d'origine organique que minérale :
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Facteurs de risque du lessivage
- Fortes pluies après l'apport, sols saturés d'eau ou risque d'inondation.
- Apport d'azote en excès par rapport à la capacité d'absorption de la plante.
- Cultures à faible enracinement.
- Sol peu profond, sol sableux et très filtrant.
Techniques pour prévenir les pertes d'azote nitrique par lessivage
- Dose et date d'apport adaptées à la croissance de la plante et à sa capacité d'absorption.
- Fractionnement plus fréquent et diminution des doses par apport.
- Respect des règles d'épandage en vigueur.
- Apport en sol ressuyé, hors risque d'inondation.
- Mise en place rapide de la culture suivante ou d'une culture intermédiaire piège à nitrate (CIPAN).
Une fertilisation optimale limite les risques de pertes par lessivage
Le lessivage des nitrates hors du sol peut être lié à l'utilisation d'engrais azotés.
Mais il s'agit d'un phénomène naturel qui se produit aussi sous des surfaces non exploitées.
Un apport d'azote trop important et/ou appliqué à un moment mal adapté aux besoins de la plante augmentent les risques d'entraînement non désiré des nitrates.
Les reliquats azotés post-récolte n'augmentent pas avant d'avoir atteint le point économique optimal. En revanche, une fertilisation azotée qui vise à atteindre le point de lessivage des nitrates. Ce n'est qu'au-delà de ce point optimal que le niveau de reliquats azotés post-récolte dans le sol augmente, et avec lui le risque de lessivage des nitrates pendant la période non végétative.
Le lessivage des nitrates pendant la période de végétation est rare dans les sols non irrigués
Le lessivage hors de la zone racinaire pendant la période de végétation, au printemps et à l'été, ne se produit que dans des circonstances exceptionnelles, comme par exemple sur des sols superficiels très sablonneux, en présence de précipitations très importantes.
Pendant la période de végétation, un déplacement des nitrates dans le sol en dessous de 90 cm de profondeur serait le signe d'une descente de l'azote provenant des engrais. Les 7 essais réalisés n'ont permis de constater aucune différence dans les taux de nitrates ; aucun déplacement n'a eu lieu. Cela s'explique par l'évapotranspiration du sol et de la plante qui a lieu au printemps, et qui entraîne un mouvement ascendant de l'eau pendant la période de végétation.
En agriculture, le lessivage des nitrates est minime pendant la période de végétation
On évoque souvent le risque que les nitrates apportés au printemps soient lessivés et qu'ils ne soient donc plus accessibles pour la plante ; il est pratiquement à exclure que cela se produise dans des conditions de sol et de climat comme les nôtres.
Ce tableau montre que, sur blé d'hiver, ce n'est qu'à partir de 600 mm de précipitations que l'on assiste à un entraînement significatif de l'azote provenant des engrais lors de la période de végétation.
La forme d'azote joue-t-elle un rôle dans le risque de lessivage ?
La forme de l'azote appliqué au printemps n'a pas d'influence directe sur le lessivage survenant en hiver, car au cours de la période de végétation, toutes les formes d'azote sont transformées en nitrates.
Toutefois, la forme d'azote joue un rôle important dans l'efficience de l'azote appliqué. Moins l'azote d'un engrais est efficient, plus la part d'azote qui reste dans le sol ou qui est rejetée sous forme d'ammoniac gazeux est importante.
L'azote non utilisé peut se trouver dans le sol directement sous une forme minérale et accroître les reliquats azotés au moment de la récolte. Il peut aussi, après avoir été temporairement immobilisé dans la biomasse microbienne du sol, être partiellement remobilisé en automne après la récolte, et ainsi augmenter le risque de lessivage.