Les bilans environnementaux
Le bilan énergétique de la fertilisation azotée est très positif.
La fixation supplémentaire d'énergie dans la biomasse récoltée (grain ou plante entière) est six à sept fois plus importante que l'énergie dépensée pour produire les engrais.
L'industrie des engrais économise l'énergie
La production d'engrais azotés consomme de l'énergie sous forme de gaz naturel. C'est pourquoi la fertilisation représente souvent pour les cultures annuelles le premier poste de dépense énergétique devant le carburant pour les tracteurs. Cependant la tonne d'azote (N) coûte moins d'une tonne d'équivalent pétrole à produire dans les usines les plus performantes.
L'industrie européenne confrontée à un prix élevé de sa matière première, le gaz naturel importé, a réussi à améliorer sa compétitivité en optimisant l'utilisation et la récupération de l'énergie dans ses usines.
Les engrais azotés sont fabriqués à partir de l'ammoniac NH3, obtenu par la combinaison de l'azote de l'air N2 et de l'hydrogène H provenant du gaz naturel CH4. Le gaz est à la fois une matière première et la source d'énergie nécessaire pour obtenir la réaction de synthèse (procédé Haber-Bosch, prix Nobel 1918 et 1931). Les principaux engrais azotés sont tous obtenus à partir de l'ammoniac.
Les ammonitrates combinent 50% d'azote venant de l'ammoniac et 50% venant de l'acide nitrique HNO3. Cette forme est obtenue en brûlant l'ammoniac avec récupération de la chaleur pour fournir une partie des besoins en énergie de l'usine. C'est pourquoi le coût énergétique de production des ammonitrates est plus faible que celui de l'urée ou de la solution azotée.
La fertilisation améliore le rendement de la photosynthèse
BLÉ D'HIVER
L'efficacité énergétique dans la production du blé.
La fertilisation permet aux cultures de réaliser leur potentiel maximum de croissance et de fixer ainsi davantage d'énergie solaire en consommant du CO2 de l'atmosphère.
L'efficacité énergétique due à la fertilisation azotée est démontrée dans une synthèse d'essais au champ en Allemagne sur blé d'hiver.
Avec 170 kg d'azote (N) apportés par hectare, le rendement du blé d'hiver est de 8,2 tonnes comparé à 4,7 tonnes sans utilisation d'engrais azoté.
Ces 8,2 tonnes de grains correspondent à 3 tep (tonne équivalent pétrole) d'énergie solaire capturée et fixée sous forme de biomasse avec l'apport d'azote, à comparer à 1,7 tep sans cet apport.
Le supplément de 1,3 tep capturé et fixé, obtenu avec l'apport d'azote représente plus de 6 fois les 0,19 tep consommés pour produire, transporter et épandre l'engrais azoté.
COLZA D'HIVER
L'efficacité énergétique dans la production du colza.
L'apport d'engrais azotés améliore également le bilan énergétique pour la production de colza d'hiver.
Pour un apport optimum d'environ 220 kg d'azote N/ha dans cette synthèse d'essais, le rendement du colza d'hiver est de 5,4 tonnes comparé à 2,2 tonnes sans utilisation d'engrais azoté.
Le supplément de 1,8 tep capturé et fixé, obtenu avec l'apport d'azote représente plus de 7 fois les 0,24 tep dépensées pour les engrais azotés.