Cette année, de nombreuses situations présentent un reliquat en sortie d’hiver (RSH) exceptionnellement élevé dans le sol. Les situations sont cependant très variables car liées au précédent, au type de sol et à la valorisation de l’azote apporté sur la culture précédente. Toutefois le facteur explicatif le plus important reste la faible pluviométrie sur l’automne/hiver qui a fortement limité le phénomène de lixiviation. Une simple estimation du reliquat à partir d’une moyenne locale ou départementale n’est pas satisfaisante, il est préférable cette année pour conduire la fertilisation azotée de réaliser une analyse sur 3 horizons (0-90 cm de profondeur).
Dans les situations à fort reliquat (> 80 ou 100 kg de N/ha sur 0-90 cm) l’agriculteur s’interroge sur le risque qu’il prend à réduire d’autant la quantité d’azote apportée. L’impasse de l’apport au tallage constituait une première réaction conseillée cette année. Même si le calcul du bilan ne préconise pas d’engrais, Arvalis recommande sur céréales de conserver dans tous les cas un apport de minimum 30-40 kg de N/ha en début de montaison. En effet, à ce stade les besoins en azote des céréales augmentent fortement et l’azote minéral apporté est disponible immédiatement.
Il est encore possible que de fortes pluies en mars entrainent une partie de cet azote minéral hors de portée des racines des cultures. Dans ce cas, Arvalis recommande fortement l’usage d’un outil de pilotage en cours de montaison pour vérifier que la plante utilise réellement l’azote fourni par le reliquat. Un apport en fin de montaison pourra être justifié par un outil de pilotage tout en restant conforme à la réglementation.
Les reliquiats azotés du sol en sortie d'hiver (en kgN/ha) sont étroitement liés à la pluviométrie. Exemple de RSH mesurés après un précédent blé en sols profond de Beauce (Source Arvalis - Lettre Yvoir du 28 février 2017).
2017 constitue une année exceptionnelle comme le montre l’exemple ci-dessus en Beauce présenté par Arvalis avec un très faible cumul de pluie entre octobre et fin janvier 2017. L’absence de lixiviation a permis de ne pas perdre l’azote issu de la minéralisation. Il existe cependant peu de références pour une telle situation et les reliquats actuellement élevés restent une source d’incertitude quant à leur utilisation par les cultures : disponibilité variable de l’azote avec la profondeur, risque de lixiviation en cas de fortes pluies. C’est pourquoi le pilotage s’avère indispensable au printemps 2017 pour conduire les céréales au plus près de l’objectif de rendement et de teneur en protéines pour la qualité.
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